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Parce que la question de l’héritage est souvent source de conflits pour les bénéficiaires, la donation-partage s’inscrit comme une solution pacificatrice dans la transmission de patrimoine. En France, cette opération est particulièrement utile pour éviter les problèmes familiaux et réduire les droits de succession. Mais qu’est-ce qu’une donation-partage exactement et comment la mettre en place ?
La donation-partage est un acte juridique permettant à une personne (le donateur) de transmettre une partie de son patrimoine à ses héritiers de son vivant, tout en procédant à un partage équitable entre les bénéficiaires. Cette procédure vise à anticiper la succession, en attribuant à chaque héritier une part bien définie des biens du donateur.
Il est important de souligner que la donation-partage est un acte irrévocable. Une fois réalisée, elle ne peut pas être modifiée ou annulée, sauf en cas de conditions très particulières, comme le non-respect des conditions de l’acte. Elle permet ainsi de répartir les biens de manière anticipée, avec des conséquences fiscales et successorales bien définies.
La donation-partage peut concerner tous types de biens, qu’il s’agisse d’actifs immobiliers (maisons, terrains), d’actifs financiers (comptes bancaires, actions, parts sociales), ou d’autres biens personnels (objets de valeur, bijoux).
Ainsi, le donateur est libre de choisir les biens à transmettre, mais ceux-ci doivent impérativement être attribués de manière égale entre les héritiers, sauf exceptions prévues dans l’acte de donation.
L’un des principaux atouts de la donation-partage réside dans la réduction des droits de donation. En effet, ce type de donation bénéficie d’un abattement fiscal particulièrement avantageux.
En fonction de la relation entre le donateur et les héritiers (enfant, petit-enfant, etc.), les abattements peuvent être conséquents.
Par exemple, un donateur peut transmettre jusqu’à 100 000 € à chaque enfant sans payer de droits de donation, sous réserve de respecter les règles fiscales en vigueur.
De plus, la donation-partage permet de “geler” la valeur des biens transmis. Cela signifie que les biens donnés ne seront pas réévalués en fonction de leur valeur au moment du décès du donateur, ce qui peut être avantageux si la valeur des biens augmente avec le temps. En anticipant cette donation, on évite ainsi des droits de succession plus élevés qui seraient applicables à la valeur totale du patrimoine au moment du décès.
Le partage anticipé des biens évite les conflits successoraux, qui peuvent survenir lorsque plusieurs héritiers se disputent la répartition de l’héritage.
En répartissant les biens de son vivant, le donateur prévient les tensions et clarifie la distribution des biens, ce qui facilite la gestion du patrimoine au moment du décès. De plus, cela permet d’évaluer la part de chaque héritier de façon transparente, sans laisser de place à des contestations sur la valeur ou la répartition des biens.
Enfin, la donation-partage permet également de protéger les héritiers contre d’éventuelles créances. En effet, une donation-partage bien réalisée permet de définir clairement ce qui revient à chaque héritier, évitant ainsi qu’un héritier ne soit lésé par des dettes ou des créances issues d’un héritage mal partagé.
Avant de commencer le processus de donation-partage, il s’agit de choisir les héritiers auxquels le patrimoine doit être transmis et quels biens doivent être attribués. A savoir qu’il est possible d’organiser une donation-partage entre enfants, mais aussi entre frères et sœurs, ou même avec des petits-enfants.
Par ailleurs, il convient de faire un inventaire complet des biens à transmettre, en veillant à bien estimer leur valeur actuelle. Cette estimation est indispensable pour garantir une répartition équitable entre les héritiers, surtout si la donation-partage comprend des biens dont la valeur est fluctuante (actions, immobilier, etc.).
La donation-partage doit être formalisée par un acte notarié. En effet, le notaire s’assure que la répartition des biens respecte les règles légales en matière de succession et de droit des donations. En outre, il s’assure que les bénéficiaires ont bien compris les implications fiscales et successorales de l’acte.
Lors de la rédaction, le notaire doit préciser l’attribution de chaque bien à chaque héritier, en respectant les principes d’équité. Si le patrimoine comprend des biens de valeur inégale, il peut être nécessaire d’ajuster les parts respectives, par exemple en attribuant des biens compensatoires ou en recourant à la soulte (indemnité versée par un héritier pour équilibrer la répartition).
La donation-partage, comme toute donation, doit être déclarée à l’administration fiscale. Les droits de donation sont calculés en fonction de la valeur des biens attribués à chaque héritier, après application des abattements fiscaux. Cette déclaration doit être faite dans les 6 mois suivant la signature de l’acte de donation-partage.
Une fois l’acte signé et les droits de donation réglés, le notaire procède à l’enregistrement de l’acte auprès des autorités compétentes. À partir de ce moment-là, la donation-partage prend effet, et les biens sont officiellement transmis aux héritiers désignés.
Tout d’abord, la donation-partage ne peut pas porter atteinte à la réserve héréditaire, qui protège une portion du patrimoine au profit des héritiers réservataires (enfants, conjoint).
Si le donateur souhaite transmettre plus que ce que la loi permet, il doit obtenir le consentement de ces héritiers réservataires.
Bien que la donation-partage offre des avantages fiscaux en matière de droits de donation, elle peut entraîner une réduction de la part d’héritage des descendants non bénéficiaires du don. En effet, si des biens sont transmis avant le décès, ceux-ci viendront réduire l’actif successoral, ce qui peut avoir un impact sur les droits de succession dus par les autres héritiers.
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